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Protection des victimes
L’association Atina a développé plusieurs programmes différents ayant pour objectif commun la création d’un système durable d’inclusion sociale.
Les activités menées dans le cadre de ces programmes vont de l’aide à l’accès et à la réalisation des droits fondamentaux, au développement d’approches adaptées pour l’inclusion des bénéficiaires dans divers systèmes (santé, protection sociale, etc.), jusqu’à la réparation des conséquences liées aux violences subies, aux situations de traite, et à l’accompagnement vers l’autonomie.
Malgré la standardisation de certaines activités, le principe fondamental de l’association Atina demeure la création de programmes adaptés aux besoins et aux demandes de chaque victime individuellement.
Trois formes principales de soutien sont mises en œuvre à travers la Maison d’accueil temporaire, le Club ouvert et l’Équipe de soutien de terrain.
Les différentes étapes de ces programmes se recoupent généralement et sont réparties comme suit :
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résolution des problèmes urgents existants ou survenus au démarrage du programme ;
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définition des délais pour l’évaluation du statut de la bénéficiaire ;
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établissement du statut initial dans les domaines importants pour la personne accompagnée ;
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élaboration d’un plan d’accompagnement individuel ;
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suivi et évaluation de la situation dans les domaines clés ;
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mise en place et maintien d’une communication régulière avec les représentant·e·s d’autres institutions et organisations concernées ;
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évaluation des résultats à la fin du programme ;
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suivi du processus de réintégration de la bénéficiaire dans les domaines essentiels à son autonomie.
Dans la mise en œuvre de ces formes d’aide et de soutien, et lorsque les besoins ou les circonstances l’exigent, l’association Atina reste mobilisée et disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Inclusion sociale des victimes
Le programme de l’inclusion sociale durable des victimes de la traite des êtres humains et d’autres formes d’exploitation vise à assurer leur pleine intégration sociale et leur autonomisation économique dans un contexte de crise économique et de réduction de l’intervention de l’État.
L’une des conséquences directes de cette crise est la diminution drastique des capacités des systèmes existants à permettre, par leurs interventions, le processus de (ré)intégration des victimes — notamment leur inclusion durable à travers l’éducation et le marché du travail.
Face à cela, le programme de l’ONG Atina propose une solution durable pour offrir une protection complète aux victimes et à leurs familles, considérées comme des victimes multiples de la transition et de la crise économique.
Cette approche, axée à la fois sur la réparation des conséquences de la traite et de l’exploitation, et sur la prévention des causes menant à ces situations, représente une amélioration majeure par rapport aux approches existantes. Elle garantit la réussite, la durabilité et l’efficacité du programme et des formes de protection mises en œuvre.
Pour comprendre pleinement le phénomène de la traite des êtres humains et la qualité du programme d’Atina, il est essentiel de souligner que les victimes sont privées de plusieurs droits humains fondamentaux : le droit à la liberté, à la dignité et à la sécurité, le droit de vivre sans esclavage, le droit à un traitement humain et non cruel, ainsi que divers droits économiques, sociaux et les droits spécifiques des femmes et des enfants.
Si l’on ajoute à cela les effets de la crise, qui approfondissent la marginalisation existante et limitent davantage l’accès à ces droits, il devient évident qu’il faut investir davantage d’énergie, de connaissances et de ressources dans les processus de protection et d’aide à ces groupes et à leurs communautés.
L’un des moyens les plus essentiels consiste, entre autres, à agir rapidement et à intervenir pour garantir l’accès aux droits fondamentaux des jeunes, des femmes et des enfants victimes de la traite, à travers un accompagnement quotidien fondé sur le respect mutuel, la confiance et la proximité. Cela inclut la communication avec les centres d’aide sociale et les institutions compétentes, ainsi qu’une assistance directe dans l’obtention de documents administratifs.
À titre d’exemple, en raison du degré élevé de privation subi par les victimes et leurs familles, l’ONG Atina doit souvent consacrer plus de trois mois d’efforts pour obtenir les documents les plus élémentaires permettant l’accès au système de protection sociale et de santé, en contact direct avec diverses institutions à travers toute la République de Serbie.
Compte tenu du manque de standards pour évaluer l’efficacité des programmes existants, et des recherches montrant les raisons pour lesquelles certaines victimes refusent l’assistance, Atina part d’un principe fondamental : concevoir les activités du programme en fonction des besoins et des demandes de chaque victime individuellement.
De plus, l’ONG Atina assure un suivi approfondi et continu des progrès réalisés dans l’inclusion sociale de chaque bénéficiaire. Les professionnelles d’Atina restent en contact permanent avec environ 90 % des anciens bénéficiaires, ce qui permet de mesurer les résultats concrets à travers leur autonomie et leur degré d’intégration.
L’ensemble du programme vise à renforcer les bénéficiaires dans leur autonomie, leur capacité à surmonter les traumatismes et la violence subis, et à reconnaître les situations à risque.
Le système de soutien psychologique y est particulièrement développé et comprend, entre autres, le travail en groupes d’entraide lorsque les bénéficiaires le souhaitent — les groupes d’entraide d’Atina sont d’ailleurs reconnus comme un exemple de bonne pratique au niveau international.
Enfin, le système de suivi et d’évaluation du programme d’aide d’Atina intègre également des expert·e·s provenant d’organisations et d’institutions partenaires avec lesquelles l’association a établi une coopération au fil du temps.
Aide et soutien aux utilisateurs secondaires
En plus du groupe cible principal sur lequel l’ONG Atina se concentre et vers lequel elle dirige ses programmes de soutien – principalement les victimes de la traite des êtres humains – un segment très important du travail de notre organisation est l’action parallèle et systématique dirigée vers les utilisateurs secondaires, c’est-à-dire les familles des victimes (parents, enfants, conjoints ou partenaires), sans laquelle la mise en œuvre réussie des programmes d’Atina pour les utilisateurs principaux ne serait pas possible. Cet aspect du travail est particulièrement important en période de transition inachevée et de profonde crise économique, à laquelle sont confrontés non seulement la Serbie mais aussi l’ensemble de la région.
La principale forme d’aide aux utilisateurs secondaires concerne leur inclusion adéquate dans différents systèmes (santé, protection sociale, etc.), ce qui représente également une garantie importante pour l’intégration complète et durable des victimes elles-mêmes. L’ONG Atina s’efforce d’encourager les institutions publiques compétentes à s’impliquer davantage dans la résolution de ce problème, car sans partenariat approprié avec l’État, il est presque impossible d’obtenir les résultats positifs souhaités dans ce domaine. Cependant, en raison de diverses circonstances, seuls des progrès limités ont été réalisés récemment. Les causes de cette situation résident dans l’état économique général, qui réduit la possibilité pour les membres des familles des victimes de trafic d’accéder au marché du travail et de s’y intégrer avec succès, de participer pleinement au système éducatif, ainsi que dans la réduction dramatique de la capacité du système lui-même et des institutions publiques compétentes à permettre une intégration réussie des utilisateurs primaires et secondaires du programme dans le domaine de la protection des victimes.
En plus de ces activités, malgré les difficultés auxquelles elle est confrontée, l’ONG Atina organise également des consultations avec les utilisateurs principaux et secondaires de ses programmes, ainsi qu’avec les institutions compétentes, afin de trouver les meilleures solutions réalistes pour répondre à certains besoins de nos utilisateurs, comme l’obtention de documents d’identité et autres documents nécessaires pour accéder au système de protection sociale ou au système de santé. Le délai pour obtenir ces documents varie également d’un cas à l’autre, selon le degré de privation des victimes et/ou de leurs familles, et leur délivrance prend en moyenne plus de 3 mois.
L’approche innovante que l’ONG Atina utilise dans la pratique de l’assistance à long terme aux victimes directes, à leurs familles et/ou à leur entourage proche, et qui vise non seulement à remédier aux conséquences de la traite des êtres humains mais aussi à en éliminer fondamentalement les causes, a été reconnue et fortement soutenue par l’Équipe républicaine de lutte contre la traite des êtres humains (à laquelle notre organisation participe également), l’Institut de protection sociale et le Service de coordination de la protection des victimes de traite des êtres humains auprès du Ministère du travail et de la politique sociale.
En collaboration avec ces institutions, un projet intitulé Soutien au programme d’inclusion globale des victimes de la traite des êtres humains a également été lancé, visant à favoriser l’inclusion sociale et à renforcer économiquement les victimes de la traite des êtres humains et leurs familles, ainsi qu’à remédier aux lacunes identifiées dans les programmes de ce type. Dans le cadre de ce projet, un accent particulier sera mis sur le travail avec les familles des victimes, car l’expérience montre le besoin énorme d’un travail approfondi et cohérent avec cette population, qui constitue l’un des facteurs essentiels à la réussite des programmes destinés aux utilisateurs principaux de l’ONG Atina.
Aide et soutien aux victimes potentielles
Les victimes potentielles de la traite des êtres humains peuvent, de manière générale, être divisées en deux sous-groupes : les membres de groupes vulnérables (membres de minorités, migrants, demandeurs d’asile, enfants en mouvement, enfants des rues, etc.) dont la vulnérabilité est conditionnée par certains facteurs politiques, économiques, personnels ou plus profonds facteurs sociaux (pauvreté, expériences de violence, âge, sexe, etc., et souvent une combinaison de ces facteurs) et les personnes qui ont déjà été dans des situations de traite, qui ont éventuellement participé à certains programmes de soutien et d’aide, mais qui restent exposées à une revictimisation. L’ONG Atina, à travers toute son expérience de longue date et dans le cadre de la mise en œuvre d’activités préventives, s’occupe à la fois des membres des groupes vulnérables et des victimes identifiées qui, malgré leurs expériences parfois dramatiques, souffrent de problèmes similaires et nécessitent la même attention pour atteindre leur pleine inclusion sociale et éliminer le risque de victimisation ou de revictimisation.
Un groupe particulièrement vulnérable est constitué par les enfants. Différentes statistiques montrent que le nombre d’enfants victimes de la traite des êtres humains a augmenté de manière constante ces dernières années, et ils représentent malheureusement déjà plus de 50 % du nombre total de victimes identifiées. Ces enfants proviennent généralement de plusieurs sous-groupes – enfants impliqués dans la vie et le travail de rue, enfants demandeurs d’asile et enfants en mouvement, enfants réfugiés et déplacés, issus des processus de réadmission, enfants sans garde parentale, enfants roms. L’ONG Atina s’est occupée, dans plusieurs de ses projets, des problèmes auxquels sont confrontés les enfants de ces sous-groupes, notamment dans le cadre du projet SCORE (« Réforme du système de protection sociale adaptée à l’enfant ») mis en œuvre avec Save the Children et le Groupe 484, qui s’adresse principalement aux enfants en mouvement, dont le nombre augmente également de manière constante en République de Serbie.
L’objectif de ce projet et d’autres programmes similaires auxquels participe ou qu’exécute l’ONG Atina est l’analyse de la situation actuelle, des problèmes auxquels sont confrontés ces enfants et des services existants qui devraient répondre à leurs besoins, ainsi que la formulation de recommandations pour améliorer le travail des autorités compétentes et pour une solution adéquate et durable à ce problème. Pour remédier à la situation d’injustice de ces enfants, il est donc nécessaire d’agir rapidement et sans délai, ce qui réduit considérablement le risque d’exposition à la traite des êtres humains. Dans le même sens, il est également nécessaire de prêter attention à l’environnement proche de ces enfants (parents, proches), qui sont souvent eux-mêmes des utilisateurs secondaires des programmes de l’ONG Atina. C’est précisément de cette manière qu’un environnement de vie peut être créé, offrant la possibilité d’une inclusion sociale adéquate et durable pour ces enfants.
Les victimes identifiées de la traite des êtres humains, qui ont été ou sont encore bénéficiaires de l’un des programmes de l’ONG Atina, constituent le cœur d’un travail visant à réduire le risque de revictimisation, grâce à un engagement et un suivi long terme et global de chaque victime, jusqu’à ce qu’il soit totalement certain qu’elle s’est réintégrée de manière durable dans la société, c’est-à-dire qu’il n’existe aucun motif minimal nécessitant un engagement préventif, temporaire ou prolongé, de notre organisation pour répondre aux besoins quotidiens de cette personne. L’objectif ici n’est bien sûr pas de couper totalement le contact, mais de rendre cette personne capable de mener une vie indépendante et socialement fonctionnelle, ce qui empêche pratiquement toute revictimisation.